Un matin comme beaucoup d’autres, garé face à l’océan Atlantique, près du petit port de Mimizan. Le soleil levant léchait les courbes de mon vieux van avec cette lueur mordorée qui donne au voyage un goût d’éternité. Je sirotais mon café encore trois quarts endormi quand un randonneur passe, ralentit, puis me lance : « Il est chouette ton covering ! On dirait une vague en mouvement. C’est toi qui l’as fait ? »
Et là, je me suis dit qu’il était peut-être temps d’écrire sur ce sujet encore trop peu exploré dans notre univers de camping-caristes et vanlifers : le covering, ou comment personnaliser son van, le rendre unique sans sortir la caisse à peinture, tout en le protégeant des morsures du temps et des caprices de la météo. Allez, embarquons pour un petit tour d’horizon sur cette tendance qui gagne du terrain parmi les amoureux de liberté à roulettes.
Covering : kézako, au juste ?
Le covering, pour les non-initiés, c’est l’art d’habiller son véhicule avec un film adhésif, généralement en vinyle. Autrement dit, on imprime un visuel sur un sticker géant qu’on applique ensuite sur la carrosserie. Et là, les possibilités sont infinies : motifs floraux, paysages de montagne, esprit bohème, camouflage militaire, carte du monde ou citation de Kerouac…
Mais le covering ne se contente pas d’être une coquetterie esthétique. Ce relooking gagne aussi ses galons en tant que bouclier protecteur. Rayures, UV, petits éclats de graviers, fientes d’oiseaux (oui, on connaît tous ce moment dramatique) : le film vinyle encaisse à la place de votre carrosserie.
Pourquoi envisager le covering pour son van ?
Autant vous le dire tout de suite : le covering, ce n’est pas que pour frimer au spot. C’est aussi un vrai choix malin de baroudeur averti. Voici quelques bonnes raisons d’y penser :
- Personnalisation poussée : votre véhicule devient une œuvre roulante, le reflet de votre identité, de vos envies de vagabondage ou de vos rêves de nature sauvage.
- Protection de la peinture : le covering protège la peinture d’origine contre les rayures, les UV et les dégradations, préservant ainsi la valeur de revente.
- Facilité d’entretien : fini les cirages ou polish à répétition. Un coup d’éponge, et c’est reparti.
- Réversibilité : envie de changement, ou besoin de revenir à un look plus neutre pour la vente ? Le covering se retire sans laisser de trace.
Et pour ceux qui ne veulent pas tout couvrir, sachez qu’il existe aussi des options partielles : capot uniquement, bandes latérales, toit façon “blacktop”… Un peu comme un tatouage éphémère, mais pour votre maison sur roues.
Quels types de covering choisir ?
Concrètement, il existe plusieurs types de coverings, chacun avec ses spécificités :
- Covering total (full wrap) : on recouvre la totalité du van, du pare-choc avant jusqu’à l’arrière. C’est le plus impressionnant visuellement, mais aussi le plus long à poser (et le plus onéreux).
- Covering partiel : parfait pour ceux qui veulent une touche discrète ou travailler par étapes. Un motif sur le flanc, un toit contrasté, ça change tout !
- Covering transparent / film de protection (PPF) : pas de design ici, mais une simple couche protectrice ultra résistante, parfaite si vous adorez travailler vos photos de voyages sans filtre… mais pas votre carrosserie.
En ce qui concerne la finition, là aussi c’est la fête des choix : mat, brillant, satiné, effet carbone, chromé, texturé (oui, il existe des coverings façon bois flotté !)… Le plus dur, c’est de se décider.
Pose : DIY ou professionnel ?
Alors là, tout dépend de votre degré de patience et de minutie. Personnellement, j’avais un week-end pluvieux devant moi, l’envie de bricoler et l’aide d’un ami maniaque du cutter. Résultat : une face plutôt réussie, et une aventure mémorable. Mais je ne vous cache pas que la deuxième porte latérale a gardé quelques bulles d’air rebelles…
Autrement dit, si vous visez un rendu impeccable, faire appel à un professionnel peut faire toute la différence. Non seulement la pose sera rapide et garantie, mais les pros disposent souvent d’une gamme plus large de visuels imprimables et de vinyles haut de gamme. Comptez en moyenne entre 1 000 et 2 500 € pour un covering complet réalisé par un spécialiste, mais il faut voir cela comme un investissement sur la durée.
Combien de temps ça dure, un covering ?
Bonne nouvelle : un film vinyle de bonne qualité, bien posé et entretenu, peut tenir entre 5 et 8 ans. Cela dépend bien sûr de l’exposition au soleil, du type de produits utilisés pour le lavage et de la qualité du vinyle choisi. Certains films haut de gamme sont même garantis jusqu’à 10 ans. C’est presque plus que la longévité de mon premier frigo trimixte !
Le covering, compatible avec les aventures tout-terrain ?
Ah, grande question ! Pour les amoureux de pistes caillouteuses, de sous-bois tortueux ou de bivouacs en haute montagne, il faut savoir que certains films de covering sont spécifiquement conçus pour les usages extrêmes. Il existe même des versions renforcées anti-rayures ou anti-UV renforcées, conçues pour les conditions difficiles.
Attention toutefois : si vous râpez sévèrement votre van contre une branche acérée en pleine forêt de Brocéliande ou un muret basque un peu trop joueur, le film pourra se détériorer, comme n’importe quelle peinture. Mais l’avantage ici, c’est que vous pourrez remplacer facilement la partie abîmée sans devoir repeindre tout le flanc.
Où trouver l’inspiration pour son covering ?
Une des choses que j’adore avec le covering, c’est qu’on peut vraiment laisser libre cours à sa créativité. Voici quelques idées glanées au fil des routes et des parkings de vanlifers :
- Une carte du monde stylisée avec vos itinéraires déjà parcourus en filigrane.
- Un paysage de montagne ou un coucher de soleil qui donne envie de démarrer sur-le-champ.
- Un style rétro façon années 70, avec des bandes colorées et des typographies vintage.
- Des motifs géométriques minimalistes qui donnent une touche design et moderne.
- Votre logo ou nom de van, si vous avez l’âme d’un capitaine de flotte nomade.
Et bien sûr, vous pouvez mixer, décaler, jouer sur l’asymétrie ou même raconter une histoire graphique sur toute la longueur du véhicule. Comme une fresque ambulante de votre voyage intérieur.
Conseils pratiques pour l’entretien
Une fois votre covering posé, il faudra éviter les lavages haute pression à bout portant (cible préférée des débutants enthousiastes…), privilégier un lavage à la main avec des produits doux et ne jamais oublier de vérifier régulièrement les coins et les joints pour éviter que l’humidité ne s’infiltre. Petit secret entre nous : un coup de cire protectrice spéciale vinyle tous les six mois peut lui donner une longévité remarquable.
Le covering pour les petits vans ou les véhicules familiaux ?
Bien sûr ! Que vous rouliez en VW T4 vintage, en Trafic aménagé ou en van Nissan plus citadin, le covering s’adapte à tous formats. Mieux encore : les petits véhicules peuvent oser des designs plus audacieux grâce à leur surface plus contenue. Et pour les familles, pourquoi ne pas imaginer un visuel participatif, dessiné par les enfants, ou une frise de vos destinations préférées ?
Enfin, pour ceux qui louent leur van : attention à ce que le covering ne fasse pas fuir des potentiels locataires. Privilégiez des designs élégants ou temporaires, ou utilisez du covering magnétique, facile à poser et à retirer selon vos envies.
Alors, prêt à donner une nouvelle peau à votre fidèle destrier ? Pour ma part, après cette première expérience, une chose est sûre : mon prochain covering représentera les constellations visibles depuis mon spot préféré dans les Alpes. Parce qu’un van, c’est plus qu’un véhicule : c’est une toile de liberté en mouvement.
Et vous, votre covering, ce serait quoi ?
